L’hiver approche et c’est le moment de faire de bonnes affaires avec les motos qui arrivent sur le marché de l’occasion.
Acheter une moto d’occasion offre un avantage certain au niveau du prix. D’autant plus qu’une moto neuve se déprécie après seulement une année de circulation.
Il faut cependant prendre des précautions pour s’assurer de réaliser un achat gagnant. Vous ne voudriez pas vous retrouver avec une moto mal au point, qui nécessite encore beaucoup de réparations coûteuses ou, pire, une moto volée.
Pour éviter une telle situation, il est impératif de procéder à plusieurs vérifications avant de conclure la transaction. Zoom sur les points à vérifier à l’achat d’une moto d’occasion.
Les papiers de la moto
Gardez en tête que le vendeur vantera toujours les mérites de son produit. Ne vous laissez pas séduire par les multiples qualificatifs qu’il utilise. Prenez toujours soin de vérifier les informations fournies, preuve à l’appui.
Pour vous amener à payer le prix fort, certains vendeurs malhonnêtes vont jusqu’à mentir sur l’année de circulation de la moto et à truquer le compteur pour vous laisser croire qu’elle a encore peu servi.
D’autres sont passés maîtres dans la remise en état et la vente de motos accidentés et d’épaves. Cette pratique n’a, certes, rien d’illégale, mais cette information ne doit pas être dissimulée. En effet, le prix doit être négocié en conséquence.
Ainsi, demandez toujours à voir la carte grise pour connaître la bonne année de mise en circulation de la bécane. Vérifiez aussi que les numéros de châssis et de moteur correspondent bien à ceux indiqués dans le document.
Si ce n’est pas le cas, c’est qu’il s’agit d’une moto reconditionnée. Réclamez alors au vendeur les documents qui justifient ces changements. S’il ne peut pas répondre à votre requête, passez votre chemin.
Exigez également de voir le carnet d’entretien de la moto. Vous pourrez ainsi vous faire une idée de la régularité de son entretien. C’est aussi un bon moyen d’apprécier le kilométrage réel qu’elle a pu parcourir.
Attention toutefois aux photocopies douteuses, réalisées parfois sur le carnet d’entretien d’une autre moto. A défaut du document original, demandez à voir les factures des achats de consommables et celles des opérations d’entretien.
L’état général de la moto
Détaillez la moto sous toutes les coutures pour ne pas passer à côté des signes qui révèlent d’éventuels dommages ou problèmes qui coûteront cher en réparation plus tard.
Faites le tour et examinez de près le carénage, les poignets, les rétroviseurs, le bloc moteur, etc. Soyez à l’affût de la moindre anomalie : surface non lisse, peinture refaite, éraflures. La présence de rayures ou de bosses laissent à penser que la moto a déjà chuté.
Repérez également les points de corrosion. Ils sont révélateurs de la qualité de l’entretien apporté à la bécane et du degré d’usure des pièces moins visibles. Soyez particulièrement attentif aux traces de rouilles au niveau du pot d’échappement. C’est souvent le signe que la pièce est foutue.
La couleur des dépôts en fin de ligne est aussi à voir. Si elle est marron, c’est bon signe. Par contre, si elle est blanche ou noire, la carburation est trop riche ou trop pauvre.
Assurez-vous au passage que le pot d’échappement porte bien les inscriptions TP-SI, signe qu’il est homologué. Rouler avec un échappement racing étant interdit.
N’oubliez pas de jeter un œil aux dessous de selle, au carter de boite et sous la garde boue avant pour repérer les éventuelles fuites d’huile ou de liquide de refroidissement.
Inspectez ensuite l’état des pneus. Assurez-vous qu’ils ne présentent pas d’entailles sur les flancs et que la profondeur des sculptures dépasse encore 1mm. A contrario, il faudra prévoir leur remplacement. Ce qui peut revenir cher vu le prix que coûte un pneu.
Concernant les roues et les jantes, sachez qu’une déformation, des fissures ou un défaut d’alignement peuvent mettre en péril votre sécurité. Il est important de vérifier leur état.
A cet effet, mettez la moto sur béquille centrale, faites tourner la roue pour voir si elle est voilée et déceler toute autre anomalie.
Attention aux traces de chute
Une chute peut causer d’importants dommages sur une moto. Une bécane qui a déjà frotté le bitume peut réserver bien des surprises. Du coup, soyez vigilant sur les traces de chutes.
Inspectez le cadre et voyez s’il y a des traces de gravillons ou de fissures. C’est souvent le signe que la moto s’est déjà retrouvée à terre.
Examinez également le guidon. Une chute peut l’avoir légèrement déformé. Pour le vérifier, tournez-le à fond de chaque côté, la course ne doit normalement pas arriver jusqu’au réservoir. Si c’est le cas, c’est que le guidon n’est plus droit.
Une autre façon de le tester : mettez le guidon en buté, puis comparez l’espace sous le commodo. Il ne doit pas y avoir de différence entre les deux côtés. Le cas contraire signifie que la moto a subi un gros choc.
Ne manquez pas de jeter un œil à la fourche et ses tés. Voyez si tous les éléments des butées de direction sont au complet. Une chute peut y avoir laissé des cicatrices ou faire tomber les ergots.
La présence de traces de rouille dans le réservoir laisse également à croire que la moto a déjà chuté. En effet, la réparation d’un réservoir déformé requiert qu’on le remplisse d’eau. Ce qui explique la formation des points de corrosion.
Si vous convoitez une petite cylindrée, vérifiez si la bécane provient d’une moto-école. Pour le savoir, regardez au niveau du moteur et des points de fixation du cadre. Voyez s’il y a des traces de pare carter. Les bécanes utilisées par les moto-écoles en sont équipées pour les protéger en cas de chute.
Vous imaginez bien que ces motos ont subi pas mal de chocs avant de se retrouver sur le marché de l’occasion. Même si leur année de mise en circulation est récente, ces petites cylindrées ont connu des conditions difficiles. Il faudra en tenir compte lors de la négociation du prix.
Autres vérifications importantes
Le contrôle du moteur est un point très important car cela peut vous coûter cher de le négliger. D’un coup d’œil, détectez la moindre fuite, le manque de vis ou de boulons. Voyez si des signes laissent à penser que le moteur a été malmené ou trafiqué.
Moteur à froid, jauger le niveau d’huile et testez sa viscosité. Puis, démarrez la moto pour écouter le son du moteur. Une réponse tardive, le moindre bruit bizarre, des cliquetis, une émission de fumée épaisse et de couleur noire ou brune sont autant de signes de profonds dysfonctionnements.
Pensez aussi à tester les équipements électriques. Pour ce faire, tournez la clé de la moto, regardez si tous les voyants du tableau de bord s’allument. Vérifiez au passage que les clignotants et le feu stop fonctionnent.
Vérifiez également l’état des cosses et du bac à batterie. Ils doivent être propres, sans dépôts blanchâtres.
Pour tester la batterie, allumez-les phares, moteur arrêté. Une batterie en excellent état arrive à maintenir la même lumière pendant plusieurs secondes. Un changement instantané lors de passages rapides du code au phare est également un bon signe.
N’oubliez pas d’examiner l’état du kit-chaîne. Un mauvais entretien de cette pièce peut être financièrement lourd de conséquence. Assurez-vous que la chaîne ne présente ni traces de rouille ni points durs. Aussi, elle ne doit être ni trop raide ni trop molle. Surtout, ne manquez pas de contrôler l’embrayage de la moto. C’est un composant vital de la moto qui coûte cher à réparer. Soyez vigilant sur son état. Il convient notamment de distinguer les motos à embrayage commandé par câble des modèles à commande hydraulique.
Sur un système d’embrayage à câble, une garde d’environ 10 mm doit être observée. Vérifiez également que la poignée fonctionne correctement.
Sur les sportives à commande hydraulique, il faudra procéder à un test routier. Observez le comportement de la moto. Est-ce qu’elle patine, est-ce que vous sentez des à-coups, des décalages ou des faux points morts pendant les passages de vitesses ?
Cet essai routier est aussi l’occasion de tester les freins et les amortisseurs, d’apprécier si les sensations que la moto vous procure répondent à vos attentes.
Dans tous les cas, gardez en tête que c’est une moto d’occasion. Elle a déjà servi. Ces vérifications permettent de garantir le minimum de réparations possibles. Il faudra quand même prévoir une révision générale et, éventuellement, quelques améliorations.Pour ce faire, adressez-vous à un professionnel. Il saura vous conseiller sur les éléments et les consommables qui ont besoin d’être remplacés. Il pourra également vous indiquer les bonnes adresses pour acheter des pièces d’occasion fiables.